Demain, jeudi 16 mai, aura lieu dans le grand salon de l’hôtel de ville, la conférence d’Anthony Rescigno sur le loisir cinématographique en Moselle annexée pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la plupart des pays d’Europe voient la fréquentation des salles de cinéma augmenter significativement. C’est le cas en France, à Paris, à Lyon, mais aussi en Allemagne ou encore en Autriche. En Moselle annexée par l’Allemagne nazie, on assiste aussi à une montée en puissance de l’activité des salles et leur fréquentation atteint des sommets. En 1943, Metz devient la ville du Reich où la population se rend le plus souvent au cinéma.
Pourtant, comme tous les aspects du quotidien de l’annexion, le loisir cinématographique est entièrement germanisé. Aller au cinéma implique donc pour les Mosellans de regarder des films exclusivement en allemand dans des salles contrôlées par les services de propagande.
Quel est le sens de cette consommation et quels en sont les effets sur le processus de germanisation de la Moselle ? Le cinéma constitue-t-il une arme de propagande ou un « simple » loisir voué à divertir les foules ?
S’appuyant sur une reconstitution minutieuse des programmes des salles de Moselle entre 1940 et 1944 ainsi qu’une enquête orale auprès de témoins locaux, cette conférence révèlera des rapports entre spectateurs et films qui dépassent souvent les questions politiques pour rejoindre celles du divertissement, du plaisir et de la nécessité d’échapper à un quotidien coercitif.